L'œil et la main du peintre à l'aérographe
" La question est de savoir si la peinture est une activité de l'esprit, dans laquelle prédomine le dessin, expression d'une forme idéale, ou bien si elle influence l'esprit au moyen de la sensualité du regard, séduit par la couleur et l'apparence du réel."
Querelle du coloris : Conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture au XVIIe siècle
Un coloriste est avant tout un regard associé à un sens aigu de l'observation, il doit avoir "l’œil" et si possible, le plus "absolu". Un peintre à l'aérographe c'est une "main" avec des gestes d'une grande précision et la maîtrise parfaite d'une technique, difficile à acquérir. L'artiste qui peut s'enorgueillir d'associer ces deux qualités, saura transcender l'objet le plus banal en une œuvre rare et unique.
Equipé de son pistolet à peinture miniature (l'aérographe), combiné à un savant mélange de médiums, le peintre à l'aérographe se doit de créer une ambiance colorée parfaite. Pour se faire et quel que soit le matériau de base (toile, tissu, métal, verre, plastique, etc...), même armé de ses qualités artistiques, il ne peut pas travailler, sans une maîtrise de la préparation du support et la détention d'une très fine connaissance des produits pulvérisés (peinture, huile, acrylique, encre, pigment, vernis, etc...). Vient s'ajouter, la dextérité avec laquelle son "œil" lui donne la possibilité de rentrer en résonance avec la vibrance des pigments, pour en faire naître la transparence, le contraste et l'harmonie. Mais pour une réussite complète, il lui faut encore le "geste", celui de cette "calligraphie" dans l'espace, qui transforme l'aérographe en un prolongement de sa main, de son œil et de son esprit créatif.